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Camille
10 janvier 2003

Week-end bonheur

Je suis sur un petit nuage, de savoir que je vais passer ce week-end avec mon chéri. J’ai mis Delphine dans la confidence.

Dès qu’il part, je prends une douche, me lave la tête, et fais un brushing. Je vernis mes ongles de pieds et rectifie mes épilations, je prépare mon sac. Je prends mon pantalon noir, à cet instant, je pense qu’il va me falloir m'habiller autrement, devenir plus féminine. Pendant le repas, je fais part à Delphine de mon envie d’aller faire les magasins.

Mon amie sourit je lui demande pourquoi

...... Et tu y vas quand ?

..... Je ne sais pas pourquoi ?

..... Il ne te reste pas beaucoup de temps libre et moi je peux à peine respirer avec ton mec, il accélère la cadence

Je prends un air boudeur qui fait rire mon amie ....... Oui je sais.

..... Bichette ne te vexe pas mais je pense que c’est pour t’occuper qu’il t’a mis la gamine dans les pattes

..... Comment ça ?

Elle prend un air gêné ....... Ne le prends pas mal, mais je pense que c’est pour éviter que tu traines avec les étudiants, je le soupçonne d’être jaloux

Je regarde mon amie avec des yeux tout ronds ......... Oh tu crois ? Il n’a pas confiance en moi ?

...... Si, il a confiance en toi, mais il se rassure sachant que tu es là avec Magali.

Je suis sidérée d’entendre les propos de mon amie. Delphine essaie de plaisanter

..... Il t’aime, ce n’est pas d’hier, ça fait un an, et je pense que c’est pour ça qu’il te laissait si peu d’amplitude.

..... Ouais.

Je n’ai plus faim et repousse mon assiette.

Dans mon lit je repense aux paroles de mon amie, et fini par me ranger à son avis, quelque peu contrariée.

Nous arrivons chez Johanna et Frédéric un peu avant midi. Johanna me reçoit très chaleureusement

...... Ravie de te revoir Camille

Intimidée je me sens rougir ...... Merci

Julien sans lâcher ma taille embrasse sa sœur et demande où est son mari

..... En plaidoirie, il sera là cet après-midi.

Une jeune femme vient avec la petite fille et un bébé dans les bras. Johanna sourit

..... Je te présente ton neveu Christopher

Johanna prend le bébé et le tend à Julien qui très adroitement le prend dans ses bras ....... Bonjour jeune homme !

Il dépose un léger baiser sur le front du bébé et le rend à sa sœur. Il soulève sa nièce dans ses bras ......... Alors terreur comment vas-tu ?

..... Bonjour parrain, t’as vu mon petit frère

..... Oui je l’ai vu, est-il sage ?

.... Il pleure tout le temps

Julien sourit et repose la petite par terre, elle s’agrippe à moi ...... Bonjour madame

Je me penche et dépose un bisou sur sa joue ...... Bonjour Ambre

La jeune femme emmène le bébé nous laissant la sœur. Johanna nous fait assoir au salon.

....... Qu’as-tu décidé ?

..... A quel sujet ?

..... Déjà la tante, et ta vie

.... Egale à elle-même

..... J’aurais aimé lui rendre visite, Frédéric n’est pas chaud, il dit qu’elle risque de censurer notre fils.

..... N’aurait-il pas raison ? Tu la connais, elle ne pourra s’empêcher d’être mêle brin

..... Nous lui devons tant

Sèchement Julien répond ........ Rien, nous ne lui devons rien. Elle a été assez habile pour nous spolier

....... Nous avons fait de grandes études

..... Tu as la mémoire courte, ou l’accouchement t’a provoqué une amnésie ?

Johanna sans se perturber éclate de rire ........ N’étions-nous pas mieux ? N’avons-nous pas appris à nous en sortir et à grandir plus vite ?

.... Il est certain qu’à quinze ans se lever à quatre du matin pour faire les marchés aide à grandir !

Je suis estomaquée d’entendre leurs échanges. Je découvre un léger voile que Julien et sa sœur soulèvent. Je vois qu’en fin de compte je ne connais pas grand-chose de la jeunesse de mon chéri

Johanna ......... Bon et ta vie ?

...... Nous aimerions nous fiancer pour Pâques, par respect pour les parents de Camille

..... Oui bien sûr.

Elle me regarde en souriant ........ Tu es d’une grande famille ?

..... J’ai deux frères mariés

..... Chez nous, nous ne sommes que nous, fréquentant rarement la famille paternelle et pas plus le côté maternel.

Julien ......... La famille de Camille, est une famille très unie et très chaleureuse ! Elle sera dorénavant ma famille

La sœur prend un air peiné ...... Chez Frédéric ce n’est pas vraiment le cas, je n’ai pas été acceptée, je ne sortais pas de leur milieu

....... Vis pour la famille que tu as construit, ne t’occupe pas des autres.

..... C’est ce que je fais, mon mari est tellement merveilleux.

Une jeune femme apporte une bouteille de champagne dans un seau à glace, Julien fait le service. En me tendant mon verre, il effleure mes lèvres. Sous l’œil rieur de sa sœur je me sens rougir

...... Vous fêterez vos fiançailles sur Paris ?

..... Non je ne pense pas, les frères de Camille ont des métiers prenants, ce sera en Picardie

..... Ah bien ! C’est jolie la Picardie, avec Frédéric nous sommes allés dans la baie de Somme.

Le frère et la sœur continuent de parler, m’intégrant souvent dans leur débat. Nous passons à table. Les mets sont fins je mange de bon appétit, si ce n’est la gêne d’être dans ce décor de luxe. Johanna est très gentille, et malgré ses quelques manières qui pourraient faire penser qu’elle est prétentieuse, il n’en est rien, elle est d’une simplicité charmante.
En fait je crois que sous ses airs elle cache une grande timidité.

Nous retournons au salon, le temps dehors ne permet pas quelques pas dans ce beau parc. Dans l’après-midi son mari vient nous rejoindre. L’ambiance devient plus plaisante, moins guindée. Il met de suite de l’animation

Les heures tournent rapidement, le soir nous allons tous les quatre au restaurant. Frédéric demande à son tour pour les fiançailles. Julien le renseigne en souriant. Le beau-frère va un peu plus loin

..... Et le mariage ?

Julien sourit ...... Contentons-nous d’organiser les fiançailles dans un premier temps. De toute façon je ne suis pas sûr d’attendre un an, malgré tout, j’aimerai que Camille soit débarrassée de sa licence

Frédéric plaisante ....... Pressé de sauter le pas ?

..... Il me tarde, ça n’a que trop duré.

..... Et pourquoi pas septembre ? Nous ne sommes plus aux temps féodaux. Nous étions dans l’obligation, ta tante ne lâchait pas.

..... J’en ai souvenance !

.... L’inviteras-tu ?

.... Que nenni, ça n’apporterait rien. Les parents de Camille sont des gens simples

..... Alors préserve-toi.

..... Ne te fais pas de souci pour moi, une visite trois fois par an, pour régler les paperasses, ça s’arrête là

.... Bien ! J’ai vu que tu avais frappé fort dans l’affaire Portera

..... Peine incompressible, c’est tout ce qu’il méritait

..... Son avocat ?

.... Il voulait faire appel, nous l’avons dissuadé

.... Qui était-ce ?

.... Irision

Frédéric éclate de rire ...... Avec toi il était fichu !

Julien sourit. Le repas se termine en note plus joyeuse. Johanna met fin à cet échange de boulot en rouspétant. Frédéric la taquine.

En rentrant nous prenons le temps de boire un café tous ensemble avant de monter

En haut des escaliers, Julien me pose une question à laquelle je ne sais pas répondre

...... Veux-tu dormir seule ou partager ma couche ?

Je me sens rougir ...... Heu je ne sais pas.

Il m’entraine vers une chambre, nos deux sacs sont sur le lit. Mal à l’aise je reste plantée dans le milieu de la pièce

..... Veux-tu aller te rafraichir ? Tu as la salle de bains ici

En parlant il va ouvrir une porte. Je fais oui de la tête, le cœur battant fort. Dans mon sac je prends mon pyjama et ma trousse de toilette.

J’enjambe la baignoire et prends une douche rapide. Tout en me frictionnant avec la grande serviette je médite. Comment faire, il doit avoir tant d’expérience, je suis complètement novice. La peur me prend aux tripes. Le cœur battant je retourne dans la chambre. Julien entre au même moment en pyjama, les cheveux humides

Il m’entraine vers le lit qu’il ouvre, délicatement il me prend dans ses bras ....... Dors ma puce, je sais que tu n’es pas prête !

Il m’embrasse passionnément, amenant par ce baiser une onde dans mon bas ventre. Je m’endors blottie dans ses bras

Un doux baiser me réveille, j’ouvre les yeux pour voir un regard rieur. Je mets ma bouche en O Julien se penche et m’embrasse, prenant mon visage en coupe dans ses grandes mains.

...... Allez ma puce debout !

En me levant, je le vois habillé et rasé........ Tu es levé depuis longtemps ?

..... Vingt minutes environ. Dépêche-toi, je t’attends

Je file à la salle de bains, me rafraichis rapidement et m’habille en quatrième vitesse. Cheveux et dents brossés, je rejoins Julien dans la chambre.

Il prend ma main, nous descendons et allons dans cette immense salle à manger, qui est vide. Julien me sert une grande tasse de café, j’ajoute un peu de lait et un sucre.
..... Veux-tu un petit pain.

Je fais non de la tête, Julien prends le temps d’en manger un.

Il demande à la jeune fille de l’entrée nos manteaux. Il m’aide à enfiler le mien, met le sien et entoure mes épaules, nous allons faire quelques pas dans ce joli parc qui est en sommeil du fait de l’hiver et du temps froid.

..... As-tu bien dormi ma puce ?

Je souris ...... Comme un bébé.

.... Raconte-moi la petite Chrétien !

..... Je ne sais pas quoi te dire, elle est mignonne, elle ne râle pas, et retient tout ce que je lui dis. Elle y met de la volonté

...... Nous verrons la suite. Elle a beaucoup de lacunes et de retard, nous ne pourrons pas l’emmener loin dans les études.

.... Pourquoi ?

.... Comment veux-tu qu’elle prépare un Bac ? Un Cap peut-être

Je n’ai pas la réponse ........ Heu bah vous pouvez l’emmener le plus loin possible quand même.

.... Oui bien sûr, mais pas en tertiaire elle serait à 30 ans à la Fac.

..... Oui, mais si elle apprend vite, elle peut sauter des étapes. Tu sais quand tu arrives, elle panique, essaie d’être plus cool, elle a peur.

.... Nous verrons. La secouer un peu attirera son attention. Autre chose, je te le répète, je ne veux pas que tu te mettes en travers de Delphine et moi, nous allons nous quereller et je n’y tiens pas !

.... Je connais ce prof, rappelle-toi à mes débuts, je n’avais jamais plus de dix avec lui. La meilleure note qu’elle pourra t’amener c’est dix ou douze. Je le sais, et je ne trouve pas juste qu’elle dérouille à cause d’un abruti

..... Alors elle me ramènera des douze, je ne veux pas de huit, auquel cas, ses fesses chaufferont, et si tu te mets en travers, je doublerai, ton amie en pâtira !

Son ton sec m’empêche de répondre. Il me tourne vers lui d’un geste brusque et remonte mon menton, je croise son regard. Je n’y déchiffre rien, ni colère, ni sourire

...... Tu as compris ?

.... Oui !

..... Alors c’est parfait !

En silence nous remontons vers la villa. Johanna nous reçoit avec un grand sourire. Je ne laisse rien paraitre, malgré tout je suis en colère.

La journée se passe en rires et humour des deux hommes. Nous les quittons en fin d’après-midi. Johanna me prend dans ses bras ...... Ramène-moi vite mon frère, il me manque tellement

Je lui souris ...... Je ferais de mon mieux.

Le trajet du retour se passe en silence. Je sens Julien dans ses pensées. Mal-être ? Nostalgie ? Cafard de quitter les siens ? Je ne sais que penser.

Il se gare le long du trottoir et se tourne vers moi. ......... Tu es en stage ma puce demain ?

..... Non la semaine prochaine.

..... Bien, tu prends la petite Chrétien ?

...... Oui mais samedi matin j’ai la sœur de Delphine

..... Tu n’auras pas petite, et la frangine dehors après le cours !

..... Je peux te demander quelque chose ?

..... Bien sûr.

J’hésite, je cherche mes mots ....... Heu tu m’as mis Magali dans les pattes pour ne pas que je reste oisive ?

Il rit ........ Tu m’as dit t’ennuyer je t’ai trouvé de l’occupation.

.... Ce n’est pas plutôt pour ne pas que je traine avec les étudiants ?

.... Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

..... Je n’ai plus une minute à moi.

...... Que te donnerait de trainer avec les étudiants ?

...... Tu es jaloux ?

Il éclate de rire et de cette voix tendre qu’il prend des fois ......... Ma puce, c’est évident que je suis jaloux.

...... Pourquoi ?

..... Mais parce que je t’aime, alors la peur n’évite pas le danger, me diras-tu, mais je n’imagine même pas que tu puisses te tourner vers un plus jeune que moi.

...... Mais non pourquoi tu dis ça.

...... J’ai dix ans de plus que toi, je suis sérieux je ne ris pas à tout bout de champ, je ne sors pas en discothèque !

..... Mais je m’en fous de ça, moi aussi je t’aime, je ne regarde même pas les autres je les trouve justement jeunes et pas intéressants, ils sont juste des potes

Il se penche et m’embrasse presque violemment. Je me sens toute retournée. Une onde me vrille le bas ventre. Quand enfin il se détache.

...... Oh Camille, tu me rends fou.

Je m’accroche à son cou......... Monsieur Devallon je vous aime alors arrêtez de vous poser des questions. Vous êtes mon premier et grand amour, et le resterez. Compris ?

Il sourit ....... Bien mademoiselle Clément !

..... Après tout, qui me dit que tu ne vas pas non plus tomber sur une fille de ton âge plus sophistiquée, plus féminine, plus autrement que moi ? Je suis si insignifiante

..... Camille, je ne veux pas que tu te déprécies, je t’aime pour ta fraicheur, je t’aime pour ta beauté, je t’aime pour la fille que tu es ! Compris ?

..... Oui

..... Tu ne peux être sans savoir, que bien sûr, j’ai eu des idylles, des femmes sophistiquées comme tu dis. Des femmes artificielles, ou le laissez paraitre compte plus que tout. Ce n’est pas ce qui m’intéresse. J’aime ta candeur, ta franchise, ton innocence. Je t’emmènerai sur le chemin de la félicité, vers le bonheur. Tes parents m’ont montré ce qu’était un couple heureux, nous le serons aussi ma chérie. Je t’en fais le serment

Des larmes de bonheur aux yeux, je m’accroche à son cou, je ne sais que répondre

...... Merci mon cœur, d’être ce que tu es. De m’offrir la paix en moi. Je me ressource à tes côtés, ta jeunesse me fait revivre.

..... Merci à toi aussi.

Nous nous embrassons tendrement. Il me souhaite bon courage pour demain.

Je remonte le cœur léger.

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