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Camille
15 janvier 2003

Questionnement

Ce matin je me maquille et d’un rapide brushing je replace ma mèche. Delphine me fait une petite bise avant de partir en cours. Je la suis de près. Hier en rentrant je l’ai trouvé triste je n’ai pas osé lui demander ce qui se passait, je pense lui demander ce soir.

Monsieur Delabarre frère me reçoit avec sa gentillesse coutumière. D’emblée il me fait la bise et dépose une tasse de café sur mon bureau

Nous passons la matinée à papoter de ce nouveau stage. Je lui avoue que les cours sont moins prenants et presque moins intéressants. En riant je lui dis que sans devoir je me sens oisive.

Il rit et plaisante sur ma franchise, me mettant en garde de ne pas me faire manger toute crue par ma spontanéité. Un adversaire se frotterait les mains

Je lui confesse que le droit tout en étant captivant, le métier d’avocate m’attire moins.

Il hausse ses sourcils de la même manière que son frère prof ......... Auriez-vous fait tout ce chemin pour rien ?

..... C’est difficile en fin de compte, c’est chaque fois un cas de conscience. Défendons-nous un coupable ou un innocent ?

.... Qu’en pense le juge Devallon ?

Je le regarde en rougissant sans savoir quoi répondre.

..... Mon frère m’a fait comprendre que vos résultats venaient de l’aide qu’il vous apportait. Je n’en suis pas étonné.

..... Il ne m’aide pas dans mes devoirs, il m’aide à comprendre ce que je ne saisis pas il me fait le double du cours, il m’apprend à comprendre une loi et son double sens.

Il sourit ...... Oui, nulle n’était mon intention de vous faire un procès

..... Je ne lui en ai pas parlé, enfin je lui ai fait part de mon peu d’envie d’aller au-delà de la licence.

..... Cela me semble dommage, vous êtes perspicace, vous avez la rapidité pour voir les failles.

.... Les dossiers étaient simples, il n’en sera pas toujours ainsi

..... Vous savez que vous avez une place ici, si tel est votre désir

..... Merci Jean-Bernard.

Il se lève et se dirige vers la cafetière, muettement il me demande si j’en veux un, je souris et opine de la tête.

Tout en buvant mon café je réfléchis est-ce que je me sens capable d’être avocate au pénal ?

Ce soir en rentrant, je trouve Julien et Delphine en plein cours. Je ferme la porte de la cuisine, pour les laisser tranquilles et prépare le repas en faisant le moins de bruit possible.

Vers dix-neuf heures nous prenons un verre tous les trois. J’invite Julien à partager notre repas, il décline prétextant du travail. Je le raccompagne à la porte, sur le palier il m’embrasse de cette manière qui éveille en moi toutes sortes d’émotions

Tout en mangeant je demande à Delphine ce qui la perturbe

..... Pourquoi tu me demandes ça ?

.... Parce que depuis que je suis rentrée de week-end je te trouve tristounette.

..... Je suis désolée.

.... Allez dis-moi, c’est Julien ?

Elle sourit ...... Non ça va. A part l’autre jour, il est patient et m’explique bien. Puis nous parlons, il est à l’écoute, j’apprécie beaucoup.

....... Ton frère ? Ta sœur ?

Elle fait non de la tête, en finissant son yaourt.

..... Bon alors dis-moi je donne ma langue au chat.

Elle éclate en sanglots. Je la regarde sans comprendre ....... Qu’est-ce qui se passe ma louloute ?

..... Je vais me retrouver sans travail.

.... Comment ça, tu vas te retrouver sans travail ?

..... Nathalie m’a fait comprendre qu’elle ne pourra pas me garder au prix où elle me paie elle aurait une fille pour le double d’heure.

..... Ah merde qu’est-ce qui s’est passé ?

.... Je crois que Patrick lui a téléphoné en l’engueulant, disant qu’elle n’était pas réglo sur les horaires.

..... Arrête de t’inquiéter, nous trouverons autre chose et sinon bah on se serrera. D’autant que moi je vais être payée pour les cours de Magali.

..... Je ne peux pas être à ta charge, je ne me sentirai pas bien

..... Et donc ? Tu comptes faire quoi ?

..... Je ne sais pas.

..... On va réfléchir, ne te mets pas la paillasse à l’envers. Allez va fumer et te déshabiller, je m’occupe de la cuisine

..... Merci bichette.

Je débarrasse et range la vaisselle dans la machine. J’envoie un sms à Julien. ‘’ J’ai à te parler, quand tu peux, bisous’’

Je lave la casserole, essuie la table et fais couler deux cafés. You raise me up s’élève dans la cuisine

Je décroche aussitôt ........ Ma puce qu’est-ce qui t’arrive ?

..... Elle t’a parlé Delphine ?

..... Parlé de quoi ?

.... De son travail ?

.... Non pourquoi ? Que se passe-t-il ?

..... Sa patronne lui a dit qu’elle n’allait pas la garder, parce qu’elle doit payer trop cher pour le peu d’heures, et Delphine fait que pleurer elle sait que sans travail elle est morte, je crois qu’elle a peur de t’en parler

..... Merci ma puce, je verrai ça

.... Avec qui ?

..... Avec Delphine, dans un premier temps.

..... Merci alors.

Son rire raisonne à mon oreille ....... Je t’embrasse ma puce, je suis sur un dossier

..... Oui, bon courage, gros bisous

J’entends le déclic, j’ai remarqué qu’il ne s’attarde jamais au téléphone. Je souris malgré moi. Oh comme je l’aime ce mec. Est-ce parce que c’est mon premier amour ? Tiens, il faudra que j’en parle avec Delphine qui arrive dans la cuisine

..... Tu as fait le café bichette ?

.... Oui ma louloute, ça va mieux ?

Elle hausse les épaules. ….. Je suis dans la merde, hein !

Je lui souris ......... Ne t’inquiète pas, à nous deux, on va y arriver.

..... Et mon trimestre ? Je n’aurais pas assez, j’ai un peu économisé mais pas toute la somme.

.... Ton frère ne pourrait pas t’aider pour ton trimestre ?

Ses yeux larmoyants, me font de la peine ....... Je ne veux rien lui demander, il me dira, tu vois, tu jettes la pierre à Céline et tu n’es pas mieux

.... Mais non il ne peut pas te dire ça, ou alors il est injuste

..... Je ne sais pas.

.... Depuis quand tu le sais ?

..... Vendredi.

.... Ecoute, consacre-toi à tes études, le reste est secondaire. Nous allons nous débrouiller. Je vais voir madame Da Rossas si elle n’aurait pas quelque chose comme ta sœur sans dormir sur place. Et pour ton trimestre je vais te prêter, et puis pourquoi tu ne donnerais pas les cours à Magali ? Claude paie bien

Elle fait oui de la tête.

Je lui fais un bisou ...... Je vais à la douche ma louloute.

..... Oui.

Nous nous retrouvons devant la télé, la soirée est calme chacune dans nos pensées. J’essaie de chercher une idée, j’ai beau me creuser la tête, je ne trouve rien, et mon histoire de mamie à garder je sais que ça ne tient pas la route, et Magali pas sûr que Julien accepte avec les devoirs qu’elle a

Delphine se lève ........ Je vais me coucher bichette.

..... Oui moi aussi

J’éteins la télé embrasse mon amie en la serrant dans mes bras.
Allongée dans mon lit, les mains sous la tête, je me torture l’esprit dans le vide.

La semaine passe vite, le dossier que Jean Bernard m’a donné, m’occupe suffisamment l’esprit pour ne pas penser à autre chose que mon travail.

Vendredi en rentrant, Julien est là, je ne l’ai vu que mercredi, et encore il est parti dès mon arrivée, il m’attendait.

Nous nous embrassons pendant que Delphine ramasse ses livres et cahiers. Julien m’entraine dans la cuisine.

...... Comment vas-tu ma puce ?

.... Bien, je m’occupe d’un dossier intéressant.

..... J’ai eu ton maitre de stage au téléphone.

Je le regarde en fronçant les sourcils ....... Mais pourquoi ?

Il sourit ........ Il voulait m’entretenir sur un dossier. Nous n’avons pas parlé de toi, ou si peu. Ne lui as-tu pas appris que nous allions nous fiancer ?

..... Heu je n’ai pas pour habitude de raconter ma vie

Il rit ...... Alors j’ai joué les délateurs, je lui ai appris ! Il m’a fait moults compliments sur sa stagiaire

Je respire de soulagement. ..... Ah ! Il a dit quoi ?

Je vois Julien lever la tête ....... Viens t’assoir Delphine !

.... Merci monsieur

...... Il a dit quoi ?

..... Que te dire, que tu ne saches déjà ? Tu es l’élite ma puce.

Je hausse les épaules ...... Tu te moques

Il rit de ce rire de gosse, de ce rire qui montre qu’il a fait une bonne farce ........ Que veux-tu que je te dise de plus ?  Arrête de bouder et offre-moi un verre

Je me lève, et remplis trois verres que je pose sur la table.
Julien ...... Delphine, n’as-tu rien à me dire ?

.... Non monsieur sur quoi ?

.... Aucune idée, la Fac ?

Elle sourit ...... Bah à part mon huit non tout va bien

..... Ta sœur ?

..... Elle vient demain normalement

.... Oui deux heures, ensuite elle repart.

..... Oui monsieur, j’espère qu’elle ne fera pas de crise

.... Je serais là, nous devons accélérer.

.... Oui monsieur.

.... Ton travail ?

Je vois Delphine blêmir, elle boit son verre sans répondre.

..... Delphine ton travail ? Comment ça se passe ?

..... Pas trop bien.

.... Qu’est-ce à dire ?

..... Nathalie ne va pas me garder, je ne sais même pas si je dois y aller demain.

..... Une raison particulière ?

Je connais mon amie, je sais qu’elle retient ses larmes. D’une voix enrouée elle explique à Julien ce qu’elle m’a confié.

Je le vois prendre son téléphone, chercher un numéro, il met le haut-parleur
..... Nathalie ? C’est Julien

.... Salut beau Julien, qu’est-ce qui vous amène ?

.... J’ai appris que tu ne voulais pas garder Delphine !

.... Oui effectivement, elle ne me convient pas.

.... Pourquoi ?

.... Rien en particulier, mais voilà elle bosse à peine dix heures, et Patrick m’a demandé de rallonger son salaire, je ne peux pas me le permettre

..... N’oublie pas que tu ne paies pas de charge sur ses salaires

..... Oui mais si je dois sortir plus qu’elle me rapporte ça ne m’intéresse pas, je vais prendre une intérimaire au moins elle sera présente tous les jours et je paierais le même prix !

.... Oui si tu la déclare.

.... Oui enfin, là je peux m’arranger et faire moitié-moitié

.... Bien, alors fais, mais tu seras hors loi !

.... Bah elle peut venir demain, je n’ai pas de vendeuse

.... Non Nathalie, Delphine n’est pas ton bouche-trou. Son pseudo contrat s’arrête là. Elle viendra chercher son salaire dans les prochains jours

.... Quel salaire ? Elle n’a pas travaillé toute la période de Noël alors que c’est là que j’ai le plus de monde

.... Je te rappelle, qu’elle est étudiante et que les vacances sont nécessaires !

Ironique Nathalie répond.... Bah alors qu’elle prenne ses vacances.

..... Un conseil d’ami Nathalie paie lui les jours que tu lui dois et ses congés payés !

.... Oui bah qu’elle passe !

.... Elle passera !

Il raccroche en pestant. ...... Non mais elle a un toupet celle-ci.

Delphine essuie furtivement une larme. Je suis malheureuse pour mon amie.
Julien ........ Delphine, ne te mets pas dans cet état-là. J’attends une réponse pour un petit job, par contre il se peut que tu travailles le samedi jusqu’à treize heures et le mercredi après-midi

..... Ce n’est pas grave monsieur

..... Bien, tes horaires seraient mercredi après-midi et samedi matin. Il n’y aura rien d’autre, au tarif en vigueur. Peut-être un soir ou deux pour deux heures uniquement

..... Merci monsieur, je peux savoir dans quoi ?

Il sourit ...... Tu peux savoir oui !

Elle le regarde sans comprendre qu’il ne lui dise pas, j’ajoute mon grain de sel ........ C’est dans quoi ?

...... Dans une école !

Delphine le regarde avec sa bouille de clown ....... Une école pourquoi faire ?

..... Plus exactement un internat, tu seras surveillante. Cela te convient-il ?

Ses yeux brillent ........ Oh oui monsieur. Ce sont des élèves de quel âge ?

...... Primaire, je tiens à t’avertir qu’il se peut que tu travailles la moitié de vacances, tout dépend des élèves qui restent sur place. Et ce serait la journée. Sauf les congés d’été.

...... D’accord.

.... Sur ce, les filles je vais vous laisser. A quelle heure arrive ta sœur demain ?

.... Aucune idée monsieur.

..... Demain neuf heures ! Camille lui donnera un cours jusqu’à midi ensuite elle rentre. Sois prête à dix heures. Sans tenue puisque ta sœur sera là.

.... Oui monsieur

Il se lève et range sa chaise ........ Ma puce tu m’accompagnes ?

..... Oui bien sûr.

A mon tour je me lève et vais sur le palier avec lui ......... Ne dites pas à la sœur que je viens dans la matinée.

..... Non bien sûr. Tu veux la prendre par surprise ?

..... Je veux savoir si elle écoutera ce que tu lui dis sans rechigner sinon elle dégage.

.... D’accord, oui et l’après-midi la petite Magali elle vient quand ? Je croyais que Claude la prenait le samedi.

..... Tu ne l’auras pas Claude s’est arrangé

.... D’accord.

..... Veux-tu sortir demain soir ?

.... Tu veux ? Tu as le temps ?

.... Bien sûr ma puce, le dimanche nous appartient.

Je souris .... Ah, cool.

Je me hisse sur la pointe des pieds et m’accroche à son cou il passe son bras autour de ma taille pour m’attirer à lui, nous échangeons un long baiser.

Je le regarde descendre et rentre. Delphine a débarrassé les tasses et mis la table.

...... Voilà ma louloute, tu vois tout s’arrange.

.... Tu lui en avais parlé ?

..... Bah oui évidemment. Je ne trouvais pas vraiment de solution

.... Tu es ma bichette.

Je souris ...... Et avec mon petit plus, tu vois ça va aller. Et les vacances bah on ira chez mes parents, nous ressourcer un peu.

Elle fait oui de la tête. Je la sens émue. ...... En fait je gagnerai mieux que chez Nathalie, et ce sera moins fatigant

..... Et en plus avec des petits, tu vas être dans ton élément

...... Carrément, oui.

Nous finissons notre soirée devant la télé tout en bavardant, de tout de rien. Sautant du coq à l’âne et riant.
N’ayant rien suivi du programme télé je vais me coucher en même temps que mon amie.

En me levant, j’essaie de ne pas faire de bruit pour la laisser dormir. J’éclate de rire en arrivant dans la cuisine

..... Tu es déjà sur le pied de guerre !

.... Ton monsieur arrive à dix heures et Céline à neuf.

.... Tu l’as prévenue ?

.... Oui hier soir je lui ai téléphoné elle a commencé à râler que c’était trop tôt

..... Bah elle veut venir à quelle heure ?

..... Pas elle veut venir, plutôt elle comptait venir vers onze heures et squatter toute la journée.

J’éclate de rire en me servant un café ........ Ah bah là, ça va se corser.

En se levant Delphine riposte un peu sèchement ...... Elle verra bien, moi je ne m’en occupe pas. Ton mec n’est pas ce qu’on appelle complaisant, et je n’ai pas envie de me faire engueuler pour elle

Je la regarde sortir, sans savoir quoi penser. Jamais, Delphine fait montre de mauvaise humeur. Qu’est-ce qui se passe ?

Je débarrasse, essuie la table et vais faire mon lit. Delphine sort de la salle d’eau je prends sa place en m’activant un peu, il n’est pas loin de neuf heures

Assises dans la cuisine, devant une tasse de café je demande à mon amie si elle a passé une mauvaise nuit

..... Non pourquoi ?

Je hausse légèrement les épaules. ..... Je te trouve de mauvais poil.

..... Non ce n’est pas après toi bichette. Hier au soir je me suis pris la tête avec Céline.

..... Ah merde, pourquoi ? 

.... Regarde il est neuf heures vingt et elle n’est toujours pas là.

.... On verra bien arrête de t’en faire. Allez va fumer ta clope, ça te détendra

Elle sourit et va sur le balcon en tirant la porte vitrée sur elle

Je prépare mon bloc et un stylo que je porte sur la table de la cuisine, la sonnette retentie. Je vais ouvrir sans regarder sachant que c’est Céline avec presque trois quart d’heure de retard. Mon cœur fait un bond
Julien me soulève et ferme la porte du pied ......... Comment va ma puce ?

Je m’accroche à son cou et applique ma bouche sur la sienne. Il sent bon le dentifrice. Quand il me repose, je suis toute palpitante.

.... Où est la copine ?

.... Heu je l’ai envoyé fumer sa clope, elle n’a pas la grande forme.

.... Pourquoi ?

..... Elle a peur que sa sœur soit pénible

.... Et elle est où la sœur ?

Je souris ...... Alors là aucune idée.

..... Fais-moi un café ma puce, s’il te plait

Delphine arrive ....... Bonjour monsieur

..... Bonjour Delphine, va brosser tes dents, je n’ai pas envie de respirer ton haleine fétide

..... Oui monsieur

Je me tourne d’un bloc ....... Oh tu n’es pas gentil.

.... Elle n’a pas besoin de fumer !

Il tire une chaise et s’assoit, tout en me regardant m’activer pour faire les cafés.

Je pose les tasses, Delphine se place devant une chaise les mains dans le dos

...... Assieds-toi Delphine.

..... Merci monsieur

..... Où es ta sœur ?

...... Aucune idée monsieur.

.... Ne lui as-tu pas dit neuf heures ?

..... Si bien sûr

...... Et ? Il est dix heures.

..... Je ne sais pas monsieur elle trouvait que c’était tôt.

..... Et elle pense que Camille est à sa disposition ? Que l’après-midi elle n’a pas autre chose à faire ?

Delphine baisse la tête, et tourne son café sans répondre. La sonnette me fait sursauter. Je n’ai pas le temps d’ouvrir Julien est déjà à la porte, qu’il ouvre d’un coup sec.

...... Bonjour jeune fille tu n’as pas vu l’heure ?

.... Bah quoi ?

... Ta sœur ne t’a pas dit neuf heures ?

Tout en parlant elle entre et va embrasser sa sœur elle me fait une bise rapide comme par obligation. Mon pouls s’accélère de colère. Elle s’assoit et demande un café à Delphine

Julien de ce ton sec, ce ton qui me fait savoir qu’il va exploser ........ Où as-tu appris la politesse ?  Te serais-tu crue en terrain conquis ?

Céline le regarde sans comprendre ........ Bah vous buvez un café.

.... Il fallait arriver à l’heure !

..... C’est samedi, je ne vais pas me lever aux aurores alors que toute la semaine déjà je me lève à sept heures

..... Tu es fatiguée ?

..... Bah quand même !

.... Alors tu peux repartir, et aller te reposer !

Elle le regarde en souriant ironiquement ...... Bah non je ne vais pas repartir, je ne suis pas venue pour rien

Julien change de tête il est blanc de colère, ses yeux lancent des éclairs je ne dis rien Delphine est mal à l’aise.

D’un coup il tonne ......... Bouge Céline ! Quand tu apprendras le respect, nous pourrons nous occuper de toi. Sors d’ici !

Elle se lève et sort en claquant la porte avec une telle force, que mon cœur fait un bond.

Je range les tasses, Delphine va chercher ses classeurs et livres.
Dans ma chambre j’allume mon ordinateur et cherche pour continuer mon mémoire. Je n’ai aucune idée, j’ai la tête ailleurs. Je suis en colère contre Céline, non seulement elle arrive une heure après le rendez-vous et en plus elle répond avec incorrection.

Je passe le restant de la matinée à essayer de monter ce nouveau chapitre, je sais que rien n’est bon. Que je n’ai pas su.

Je referme mon pc et range mes feuilles, il n’est pas loin de midi et comme ils sont dans la cuisine, difficile de préparer à manger.

J’attends encore un peu et me décide à aller voir.

Delphine les bras croisés sur la table discute avec Julien

...... Ma puce j’allais partir.

..... Ah !

Il se lève et sourit. ....... Tiens-toi prête vers dix-huit heures je passe te chercher, prépare un petit sac.

..... D’accord.

Il embrasse Delphine et m’attire sur le palier. Il dépose un doux baiser sur mes lèvres avant de descendre.

Je rentre dépitée. Je regarde dans le congélateur, Delphine me rejoint

..... Tu veux manger quoi Delph ?

.... Aucune idée, ce que tu veux.

J’éclate de rire ...... Bah justement je n’ai pas d’idée.

.... Il nous reste des ravioles ?

Je regarde dans le placard ...... Oui !

.... Allez fais ça, on ne va pas se casser la tête.

Tout en mangeant nos raviolis gratinés, je fais part de mon inquiétude à Delphine. ....... Tu vois avec ça, bah je n’ai plus une minute à moi. Je voulais aller m’acheter des fringues, je ne peux même pas.

...... Pourquoi ?

.... Et j’y vais quand ? Le soir je quitte à dix-huit heures et quand je n’ai pas stage j’ai Magali

Delphine tourne la tête vers le four ....... Il est midi quarante, si tu dois être prête pour six heures, on a le temps d’y aller

...... Tu crois ?

.... Oui allez, hop on part à une heure on rentre à cinq. Ça te va ?

Je ris ........ Carrément, merci ma louloute.

On dévale les escaliers en riant et allons au métro presqu’en courant.

..... Tu sais ce que tu veux ?

Je hausse mon épaule dans ce signe de négation ........ Deux ou trois tenues un peu féminines et habillées. Je suis toujours en jeans. J’ai des belles bottes et même pas une robe

Elle éclate de rire ........ Oh ma pauvre bichette qui va cul nu.

Bras dessus, bras dessous, en riant nous allons vers les boutiques que nous connaissons. Après bien des recherches, des hésitations, des essais des habillages et déshabillages, je finis par me trouver une jolie robe noire moulante à manches longues, Delphine et la vendeuse me font compliments, La robe épouse parfaitement mes courbes. Une autre robe tailleur, à la coupe élégante. L’encolure à revers est en V légèrement plongeant. Un triple boutonnage croise un pan sur l’autre. De fausses poches agrémentent l’ensemble. Je me sens bien dedans, sa couleur bleu marine la rend seyante et habillée avec ses revers blancs, sans être classique

La vendeuse me propose un tailleur jupe courte et spencer qui me plait moins. Le prix des deux robes grève un peu mon budget, mais sachant que je serais payée pour Magali je m’offre cette folie.

Tout en nous baladant, Delphine me montre dans une vitrine une jupe courte en tweed à carreaux blancs et noirs
..... Regarde avec un corsage blanc, et une veste noire, ça claque !

..... Oui elle est jolie

.... Viens, on rentre.

J’écarte le rideau de la cabine d’essayage. Avec mon pull, la jupe ne donne pas grand-chose. Delphine me tend un corsage blanc, d’une grande simplicité, si ce n’est les poignets qui se terminent par un petit volant

.... Essaie avec ça

Je retourne en cabine.

...... Oh ma bichette tu es trop canon, comme ça.

Elle me tend une veste mi-longue noire, pour essayer

..... Ah mais carrément ! Ton apollon va tomber à la renverse

Je ris ...... Tu es bête !

Je demande les prix, Delphine additionne les étiquettes, ce qui dépasse vraiment mes moyens

..... Allez bichette fais toi plaisir, et avec tes bottes noires, tu vas tout casser. Habille-toi comme ça ce soir

Je cède à la tentation. En sortant je fais remarquer à mon amie, qu’elle me rend dépensière.

..... Ouais bah aussi tu ne sors pas avec le péquin du coin de la rue !

...... Je voulais me prendre une eau de toilette.

..... Bah viens, tu prends un tout petit flacon et le mois prochain un plus grand.

..... Allons déjà voir les prix.

A la parfumerie la vendeuse très gentiment nous conseille, nous fait respirer plusieurs petites languettes. J’arrête mon choix avec l’accord de Delphine sur une eau de toilette légère d’un grand couturier

J’offre un verre à mon amie. ...... Tu ne voulais rien te prendre ?

.... Bah je vais attendre un peu, parce que les fonds sont en baisse.

Nous rentrons, contentes d’être un peu sorties. Pas que le temps soit au beau fixe, mais nous avons rarement l’occasion de trainer les boutiques

J’enlève les étiquettes des vêtements, et les range soigneusement dans mon petit sac de voyage, je laisse sur mon lit, la dernière tenue achetée.
Je me maquille avec soin, et m’habille. Je prends à tout hasard mon pantalon de tergal noir, ma trousse de toilette, et celle de maquillage, je ferme mon sac et l’emmène dans la cuisine

Assises sur le canapé, sirotant un verre de perrier, Delphine me fait rire

...... Rho ma bichette tu es ...... Oh tu es trop belle. Il va tomber raide dingue

.... Ah bon, à cause d’une jupe ?

..... Ah mais tu ne te rends pas compte comment ça te change. Tu es trop à croquer

Je ris, la sonnette se fait entendre je vais ouvrir. Julien me regarde de la tête aux pieds .......... Ma puce, tu es ravissante.

Je rougis ....... Merci.

...... Tu es prête ?

..... Oui.

Il m’aide à enfiler mon manteau, recommande à Delphine de ne pas fumer, et m’entraine.

Nous roulons un peu plus d’une heure, Julien entre dans une grande propriété, style château. Un voiturier vient à notre rencontre.

.... Les bagages sont dans le coffre

.... Bien monsieur

Un autre type en pantalon noir, veste bordeaux à boutons dorés nous reçoit. Nous entrons dans un magnifique hall, aux lustres de cristal.

Il nous guide vers une réception. Julien donne son nom. Un autre type habillé du même costume que l’autre, nous conduit vers un ascenseur capitonné. Il appuie sur le 1

Il ouvre la porte d’une immense chambre, toute tendue de tissu soyeux beige. Le lit est recouvert du même tissu avec des coussins marron foncé. Je suis époustouflée.

Le type d’en bas monte nos bagages qu’il pose sur un genre de banc, il repart discrètement en refermant la porte sans bruit.

Julien me prend dans ses bras et m’embrasse tendrement ....... As-tu faim ma puce ?

..... Oui un peu.

Je me sens si petite dans cette grande chambre

Nous descendons dans une sublime salle à manger. Des petites tables rondes, recouvertes d’une nappe blanche et d’un carré rose. De larges fauteuils club, une vaisselle en fine porcelaine, des verres à pied en cristal.
Je suis éblouie par tout ce luxe. J’ose à peine respirer dans ce grand cadre de rêve

...... Tout va bien ma puce ?

Je tourne la tête vers Julien, sur la table deux coupes de champagne.

Je souris intimidée d’un coup ....... C’est tellement beau.

Par-dessus la table, il vient chercher ma main. ....... Ma puce, je veux t’ouvrir à la vie, te faire connaitre autre chose.

..... Pourquoi ? Tu ne me trouves pas assez dégrossie ? Trop provinciale ?

Il éclate de rire ...... Non ma puce, tu es très bien comme tu es. Tu es d’une éducation parfaite, simplement je veux te faire connaitre un monde plus large. Je vogue dans des sphères différentes. Autant dans la misère que dans la richesse

Nous ne nous quittons pas du regard, je me sens rougir sous sa prunelle me détaillant.

..... De plus, il nous est difficile de parler à l’appartement. Non que je craigne une indiscrétion de Delphine ! Seulement il y a des sujets qui ne la regarde pas.

...... Comme quoi ?

..... Connais-tu le proverbe, pour vivre heureux, vivons cachés ? Je ne vais pas te parler de nos futurs projets en sa présence. Après si toi, tu veux te confier ça te regarde, mais n’oublions pas que je suis son coach, pas son copain.

..... Oui d’accord.

Il prend sa coupe en main et viens trinquer à la mienne ........ A nous deux mon chat.

Je souris et fais pareil ...... A nous deux mon chéri

Je trempe mes lèvres dans le nectar fruité et pétillant.

...... Ma puce, tes parents sans être rétrogrades, sont malgré tout de l’ancienne génération. Et de ce fait, par respect je voudrais annoncer nos fiançailles prochainement.

....... Ah ! Tu sais Franck n’a jamais été marié avec la mère de son fils, et mes parents n’ont pas trouvé ça étrange, ils savant que les jeunes ne se marient plus

...... Ne veux-tu pas te marier ?

Je souris pleine de trouble. Cette voix chaude et naturelle, me rends fébrile, à moins que ce soit le champagne

..... Si bien sûr.

..... Camille, je t’aime ! J’ai eu des aventures, des maitresses, tu dois bien t’en douter ! Je n’ai jamais ressenti ce sentiment avec les autres. Je veux te faire femme, je veux te faire ma femme. Comprends-tu ?

..... Si ! Oui bien sûr.

..... Alors tout est pour le mieux. Nous nous aimons, nous concrétisons

Prenant mon courage à deux mains, en baissant les yeux, je lui fais part de mes incertitudes.

...... Je suis si jeune par rapport à toi, je ne connais rien de la vie. Tu es tellement instruit, tellement beau, les filles te détourneront de moi.

Je sens les larmes arriver dans mes yeux. J’essaie de respirer à fond. Mon pouls bat à mille à l’heure.

..... Ma puce, je ne vois pas les autres. Delphine toute mignonne qu’elle soit, ne m’attire aucunement

..... Tu ne l’aimes pas ?

Il sourit ...... Je l’apprécie, tout en la considérant comme une élève, sans plus. C’est une jeune fille intéressante, et non je ne l’aime pas.

Une jeune femme nous apporte nos assiettes, nous n’avons rien commandé, ou alors je n’ai pas fait attention.

Je me régale d’un carpaccio de saumon sauvage. Je mange doucement, savourant chaque bouchée.

Julien repose ses couverts, essuie ses lèvres de cette serviette de coton épais, et bois une gorgée de sa coupe.

...... Ma puce, je te sens songeuse.

A mon tour je pose mes couverts de la même manière que lui. ....... Non ça va.

..... Tu as des doutes ? Des questions ?

...... Pourquoi ?

..... Pourquoi quoi mon chat ?

...... Pourquoi octobre ?

...... Pourrais-je te faire oublier ce triste épisode de notre vie ?

...... Qui me dit qu’en colère tu ne recommenceras pas ?

Il rit ........ Ma puce, tu n’es plus mon élève. Je ne fesse pas tous les gens qui sont en contradiction avec moi.

Je n’ai rien à objecter, mais il ne répond pas à ma question.

La jeune femme vient débarrasser, une autre nous place de nouvelles assiettes garnies de deux tranches de gigot et d’un panaché de légumes

Je croise son regard rieur ......... Tu n’as pas répondu à ma question.

..... Alors je vais te le dire, dès le début, dès le premier jour ou ton minois moqueur me détaillait, j’ai été attiré par cette petite chose qui semblait fragile, mais qui en réalité a du caractère. Rappelle-toi le jour où je t’ai demandé d’ôter ta culotte ! Tu m’as répondu que tu allais t’enrhumer.

Je souris à ce rappel, comment peut-il s’en souvenir ?

Il me dévisage, et sourit, de ce sourire qui me rend toute chose, qui me fait frémir. ....... Je me protégeais contre cette attirance. Patrick s’en est aperçu bien avant moi. Il était impossible de conjuguer ton suivi et une idylle. Je m’en défendais tous les jours. Puis est venue cette histoire avec l’autre garce, j’ai vu rouge. Il était hors de question que tu te tournes vers un autre.

Il prend une grande inspiration .........Ta fuite m’a fait l’effet d’une bombe. Je t’avais perdu. J’étais comme un fou. Claude m’a conseillé d’aller te chercher, j’ai longuement parlé avec lui, il m’a fait savoir que tu éprouvais des sentiments pour moi.
Je vais pour lui répondre, d’un geste de la main, il me fait signe de me taire ........ Laisse-moi aller jusqu’au bout mon chat.
Quand je t’ai vu malade, au fond de ton lit avec de la fièvre, délirant dans ton sommeil, mon sang n’a fait qu’un tour, je t’ai veillé jour et nuit. Et j’ai su, à ce moment-là que mes sentiments étaient plus forts que tout ! Le mariage de ton frère a tout déclenché, je ne pouvais plus ni taire ni cacher mon amour. Voilà ma puce !

...... Pourquoi cette sévérité ? Avais-je mérité que tu me traites comme ça ?

..... Je comprends ton ressenti. Cette sévérité était pour me détacher de toi. J’attendais que tu mettes fin à notre contrat, tout en espérant que tu ne le fasses pas. Quand je te quittais je m’en voulais, j’aurai tant aimé te prendre dans mes bras, m’excuser, t’expliquer. Mais que te dire ? Camille je t’aime, et pour cette même raison je te fais vivre l’enfer.

Je n’ai pas de réponses. Je sais que je l’aime de tout mon être, mais comment ne pas douter ?

....... Parle-moi mon chat, dis-moi à quoi tu penses !

..... Je ne sais pas.

..... Que ne sais-tu pas ?

...... Comment savoir si on se dispute, tu ne vas pas me tomber dessus ? Comment savoir si notre différence d’âge, de milieu, et d’instruction, ne seront pas des obstacles ?

..... Ma puce, je ne frappe pas mes compagnes. On s’explique on fait moitié de chemin ensemble et on trouve un accord. Et sur quoi veux-tu qu’on se querelle ?

..... Je ne sais pas, une conversation qui ne nous convient pas, des mots prononcés sur l’instant.

..... Tu ne m’as jamais montré que tu étais rancunière.

.... Non bien sûr, mais comment connaitre l’avenir ?

..... Chérie, dis-moi depuis quand tes parents sont mariés ?

..... Heu quarante ans, par là

..... N’y a-t-il jamais eu des hauts et des bas ? Et pourtant quand on les voit, on les sait amoureux l’un de l’autre

Je fais non de la tête ...... Je ne les ai jamais entendu se disputer, ma mère est très tolérante

Il sourit ...... Et ton père ?

Je ris ...... Mon père à le caractère Constant, il est totalitaire, comme Franck.

....... Il semblerait que mademoiselle Constant, ait le même tempérament.

..... Et toi aussi, tu es dictatorial, donc il y aura automatiquement des conflits.

..... Puce, un couple sans désaccord, n’existe pas. Cela voudrait dire que tu es soumise, et ça ne m’intéresse pas.  J’aime ta personnalité. Ce côté malicieux, ta volubilité, ton rire. Je t’aime tout simplement. Telle que tu es, telle que je veux que tu restes. Comprends-tu ?

...... Je n’appartiens pas à ton milieu, Julien sois-en conscient. Je ne suis qu’une petite provinciale, imagine tes amis, ils ne pourront jamais être les miens. Je mange mes frites avec mes doigts, je me régale d’un hamburger je bois du coca

...... Chérie, je t’amène à gouter des mets, t’en plains-tu ?

Je souris ...... Non bien sûr.

...... Mes amis t’accepteront telle que tu es, sinon ce ne sont pas des amis.

...... Regarde chez ta sœur, je me sens si petite, elle est si belle, si sûre d’elle, si instruite.

...... Camille ma sœur t’adore !

...... Ah ! Et ton beau-frère ?

..... Frédéric aussi ! J’ai leur bénédiction que veux-tu de plus ?

Il écarte une à une mes incertitudes. Les questions trouvent leurs réponses comme par enchantement. Je ne sais plus quoi penser

..... Dis-moi que tu ne m’aimes pas !

..... Si bien sûr que je t’aime. Mais je ne connais rien de la vie. Ne te détacheras-tu pas de moi ?

...... Camille, crois-tu que je sois une girouette ? Crois-tu que je ne sache pas ce que je veux, que je suis dans le doute ? Crois-tu que je m’amuse à te faire la cour juste pour le plaisir d’avoir une jeunette à mon bras ? C’est le peu de confiance que tu m’accordes ?

Son ton sec me fait froid dans le dos. Il me dévisage pendant de longues secondes, jusqu’à me faire rougir.

...... Sur quel ton dois-je te dire que je t’aime ? Me prends-tu pour un insensible sans cœur et sans sentiment ?

D’un signe de son menton il me demande de répondre

..... Non ce n’est pas ce que je dis.

...... Alors marions-nous. Je te veux à moi, te faire mienne, te chérir jour après jour.

Une grosse boule au fond de la gorge m’empêche de répondre. C’est les larmes aux yeux que je réponds ‘’Oui’’

Julien commande un café gourmand, j’ai à peine touché à mon gigot pourtant très bon.

Le repas se termine en silence, chacun dans nos pensées. En fait je ne pense à rien. Je repasse ses paroles en boucle dans mon cerveau enfiévré.

Malgré le froid, nous allons faire quelques pas dans le parc du château. Une petite demi-heure plus tard nous remontons dans notre chambre. Julien allume le grand poste de télévision, accroché au mur face au lit

Je le vois se diriger vers la salle de bains, je m’adosse à la tête de lit et zappe les chaines.

...... Puce, je t’ai fait couler un bain, va te relaxer.

Je lève la tête et lui souris ........ Merci

Je me coule dans l’eau chaude moussante essayant de me détendre. Les paroles de Julien se bousculent dans ma tête.

J’enfile mon pyjama en moi je souris. Hum pas très glamour ! Enveloppée dans le peignoir de l’hôtel, en éponge douce, je rejoins Julien.

.... Ça t’a fait du bien ?

..... Oui merci

Il éteint la télé et m’entraine vers ce grand lit. Le cœur battant je me couche, il me prend dans ses bras, m’embrasse tendrement.

..... Dors mon chat.

Je me blottis contre lui pour m’endormir doucement.

Une main enlève la mèche qui barre mon visage, j’ouvre les yeux. Je vois le regard taquin de Julien penché sur moi.

Je m’accroche à son cou et l’embrasse sur la bouche. Notre baiser devient passionné, il pose une main sur mon sein, ce qui a l’effet d’inonder mon bas ventre d’une douce chaleur
Avec délicatesse et tendresse dans des gestes caressants faisant monter en moi une effervescence à ce jour inconnue, il me fait sienne.
Nous reposons dans les bras l’un de l’autre. Je suis complètement perdue, comme sur une autre planète que je viens de découvrir. Mon cœur bat à mille à l’heure.

..... Mon chat dis-moi quelque chose.

Je tourne ma tête vers lui, je sais mes yeux brillants d’un indescriptible bonheur. Je reste muette et me serre contre lui en enfouissant ma tête dans le creux de son épaule.

D’un geste tendre, il caresse mes cheveux. ..... Mon amour ?

Je souris, remonte le drap sur ma nudité et l’embrasse sur la bouche. Cette bouche que j’aime tant.
Nous repartons dans ce monde merveilleux, avant de nous endormir repus et fatigués

....... Chat il va être onze heures.

J’ouvre les yeux, encore endormie. Je caresse son ventre, n’osant pas allez au-delà par pudeur et timidité.

D’un geste brusque il arrête ma main et me retourne comme une crêpe, il s’allonge sur moi, je peux voir ses yeux rieurs emplis d’amour, son baiser est tellement sensuel qu’une sourde envie de me donner à lui monte de mon ventre

Nous nous levons une heure plus tard.

Prêts nous descendons à la salle de restaurant. Tout ça m’a donné faim. Après un petit déjeuner copieux, nous prenons la voiture pour aller nous balader. Le temps dehors est glacial. Julien nous emmène dans l’ancien pays, j’apprends par les panneaux que nous sommes dans la vallée de Chevreuse.

Nous rentrons en fin d’après-midi à l’hôtel après avoir visité une abbaye et le château de la Madeleine.

A l’hôtel nous prenons un copieux gouter, et remontons dans la chambre, refaire notre sac

Dès la porte fermée, Julien me prend dans ses bras et m’attire vers le fauteuil de la chambre

..... Ne bouge pas je reviens !

Je l’entends farfouiller dans la salle de bains. En souriant je ne bouge pas un ongle comme il dit

Il revient et s’assoit sur l’accoudoir du fauteuil, il me tend un petit paquet tout en longueur. Je le regarde

..... J’ai compris que chez tes parents les cadeaux n’étaient pas de mise. Je ne pouvais donc pas te l’offrir ma puce

Je tends la main. Emue je défais le joli papier cadeau pour découvrir un écran en velours bleu. Je l’ouvre les mains tremblantes. Une fine chaine en or avec une très jolie médaille représentant deux cœurs entrelacés très finement ciselés

Julien la détache de la petite barrette et l’accroche autour de mon cou. Pleine d’émoi, allant jusqu’aux frissons je lève la tête en souriant timidement, il penche légèrement la sienne et pose sa bouche chaude sur la mienne. Je m’accroche à son cou pour lui faire passer dans ce baiser tout mon amour.
Il me porte sur le lit, et m’allonge, il me déshabille avec des gestes tendres, sans arrêter de m’embrasser. D’un tour de main il se déshabille, je suis pleine d’attente, pleine de frissons, impatiente de me donner entière et sans pudeur.

Nous arrivons sur Paris un peu avant vingt heures. Julien monte avec moi. Delphine s’apprête à diner.

Je vais l’embrasser, Julien lui sourit et me demande un verre d’eau pétillante

Delphine ...... Vous voulez partager notre repas monsieur ? Il y a suffisamment

Julien lui sourit ...... Je te remercie ma grande, une autre fois. Ta journée ça été ?

..... Oui monsieur

..... Qu’as-tu fait ?

Elle sourit ........ J’ai recopié la dissertation, et réviser ma géo.

Julien avale son verre d’un trait et se lève ...... Parfait !

Il m’enlace et m’embrasse à pleine bouche dans mon oreille il chuchote ........ Mon amour !

Je m’accroche à son cou et glisse dans la sienne ......... Merci pour cette magnifique journée. Merci pour tout.

Il m’entraine vers le palier pour m’embrasser, et se détache comme à regret ...... Ma puce, il me faut y aller

..... Tu me téléphoneras ?

..... Oui !

Je le regarde descendre soudain envahie d’une grande tristesse avec un sentiment d’abandon. Qu’est-ce qui le presse un dimanche soir ?

Je rentre en refermant doucement la porte. Delphine a rajouté une assiette.
Je m’assois et me sers un grand verre d’eau. ...... Je n’ai pas faim on a mangé

..... Ah d’accord. Bon bah je termine alors

.... Oui, oui vas-y, je vais défaire mon sac

Triste je range mes affaires. Sous la douche je suis pleine d’incertitude, me posant mille questions. Après tout je ne sais rien de la vie de Julien, il ne se dévoile pas. Certaines choses, certaines attitudes sont difficiles à comprendre.

Au travers de la porte Delphine me demande si je veux un café. J’éteins l’eau et sors

..... Oui je veux bien

En pyjama douillet, je brosse mes cheveux et rejoins mon amie dans le salon

...... Ça va bichette ?

..... Heu oui pourquoi ?

Elle me regarde en souriant ....... Parce que ton regard me dit que tu as un souci

Je souris ...... Non ça va, fatiguée un peu. Et toi ?

..... Pas grand-chose à raconter, j’ai planché sur ma disserte que j’avais préparé avec ton homme et j’ai révisé ma géo pour le contrôle demain

..... D’accord. Je vais aller me coucher ma louloute

.... D’accord.

Nous nous faisons bisous. Je vois le regard interrogateur de Delphine, mais par discrétion elle ne me pose pas plus de questions
Dans mon lit, j’essaie de faire les questions et les réponses. Les mains sous la nuque, fixant le plafond, le cœur battant et les larmes aux yeux.

Ma porte s’ouvre à la volée. Delphine me tend mon portable

..... Bichette tiens, il a sonné deux fois j’ai fini par répondre

Je me redresse d’un coup et prend le téléphone que je colle à mon oreille. Delphine allume la lumière et ferme la porte en sortant.

..... Allo ?

.... Ma puce tu es déjà au lit ? Tu es malade ?

Mon cœur s’emballe ....... Non pas du tout. J’avais besoin de réfléchir

J’entends son rire résonner ...... Réfléchir à quoi ma puce ? Tu regrettes ?

..... Ah non pas du tout. Ce n’est pas ça

....... Alors qu’elle est ta préoccupation ?

J’essaie de réfléchir à toute vitesse. Comment lui dire les questions que je me pose ? Comment ne pas passer pour une inquisitrice ?

...... Camille ?

..... Oui je suis là

.... Qu’est-ce qui se passe ?

Je sens une boule se bloquer dans ma gorge, je n’arrive pas à répondre

..... Dis-moi ce qui ne va pas !

...... Rien laisse, ce n’est pas grave.

...... Je vais terminer mon dossier, assez tard, je te vois demain, nous discuterons

Je murmure un oui et lui souhaite bon courage. Je raccroche avant lui. Je pose mon téléphone, vais éteindre la lumière et me couche. J’éclate en sanglots. Je ne sais même pas pourquoi ces larmes. De l’avoir entendu ? De ne pas avoir réussi à lui dire mon tourment ?

Je finis par m’endormir.

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